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Tout ce qui brille
de Géraldine Nakache et Hervé Mimran (2010)

Un premier film frais sur une amitié entre 2 filles de banlieue qui rêvent d’en sortir et n’hésitent pas à se faire passer pour ce qu’elles ne sont pas : des parisiennes branchées et riches.

Tout de suite on aime le ton direct et naturel du film. Les situations ne sont certes pas nouvelles (l’amitié passionnelle qui vire au conflit, les pimbêches riches et égoïstes, le beau gosse friqué qui brise le cœur de l’une des héroïnes) mais les dialogues font mouche et on rit souvent, notamment  avec Audrey Lamy qui en fait des tonnes en prof de sport monomaniaque à la voix de poissonnière.

Pas de misérabilisme sur la banlieue dans ce film, les résidents ne semblent certes pas riches mais on y est pas non plus démunis, et surtout pas d’amour. Les deux filles ont des familles aimantes où on ne cherche ni à les voiler ni à les marier à un juif pratiquant. La religion est d’ailleurs à peine suggérée voire complètement évacuée, et ça, ça repose.
Mais il ne s’agit pas non plus d’un monde enchanteur, la vie est morose dans cette banlieue. On appréciera justement dans Tout ce qui brille les nombreux écueils que la réalisatrice a su éviter : pas d’opposition ange et démon, cigale et fourmi, des héroïnes dont aucune ne sort indemne des mensonges qu’elles inventent ensemble et pas de morale bien lourde sur l’honnêteté et la richesse des gens pauvres. Mais surtout, pas de retrouvailles finales larmoyantes et sonores car tout ce qui brille n’est peut-être pas d’or mais le silence l’est, lui.